"Proche de l’environnement et de la nature, comment contribuez-vous à sa conservation ?
C’est un sujet sensible, merci de m’avoir posé la question. Paradoxalement, faire un effort pour l’environnement est un privilège de gens aisés. Les véhicules les moins polluants et les plus économes, les véhicules hybrides, sont hors de prix. Adopter un mode de vie plus « écolo », plus proche de la nature, que ce soit pour l’alimentation, l’environnement (en vivant à la campagne par exemple), ou les transports, semble réservé à une frange réduite de la population. Tout ceci a un coût pour ceux qui ont une vraie conscience et le désir de préserver la nature. Mais chacun, dans la mesure de ses moyens peut y contribuer. J’utilise mon véhicule comme seul moyen de locomotion, pour suivre les orages notamment. Souvent, nous nous regroupons à plusieurs. Je chasse régulièrement avec mes amis Gilles Duperron et Anthony Xavier, deux excellents photographes d’orages, ce qui est un plaisir, mais aussi une façon de réduire les frais et contribuer à l’effort pour la préservation de la nature. Pour ma part, hormis quelques situations particulières lors d’une chasse à l’orage, je suis très raisonnable au volant et me tiens loin des limites de vitesse habituelles. J’envisage actuellement l’achat d’un véhicule encore plus économique, donc moins polluant.
Pour aller plus loin, la mode est à la compensation carbone aux profits d’associations ou d’institutions. Si la démarche est louable, certains photographes peuvent se le permettre parce que leurs reportages ou documentaires génèrent de l’audience et donc de l’argent (un privilège de gens aisés encore ?). Mais une bonne conscience ne s’achète pas. En revanche, si la fin ne justifie pas toujours les moyens, il faut bien reconnaitre que la force de certaines images vaut des centaines d’articles. A cet égard leur démarche me semble juste. Photographier est un acte de témoignage. Je suis pour ma part très attaché à photographier l’environnement, les sources d’énergies et la pollution. Et, sans que cela constitue une justification absolue, il me semble parfois y trouver une forme de légitimité dans mes déplacements."
Nicolas Baluteau a écrit :Rien à ajouter sur ce qui a été dit au-dessus, que ce soit la diversité des points de vue, la nécessité de se remettre en question ou d'avoir un regard plus objectif (y compris pour moi cette année :P ). Tous vos posts sont intéressants et apportent leur pierre.
"Si l'humilité est de mise sous les éléments, parcourir quelques centaines de kms pour peanuts suscite pour certains un cas de conscience et met en exergue le décalage du chasseur d'orages avec le "politiquement correct"."
Pardonne moi, mais j'ai mal compris ce passage, pourrais tu l'expliquer?
La question s'adresse à Chris Suarez, mais je crois avoir compris ce qu'il voulait dire et je me permets de répondre :
A mon grand étonnement jamais sur les forums je n'ai encore vu un seul chasseur évoquer les rapports entre d'un côté la chasse et ses centaines de kms parcourus et de l'autre le développement durable, cette réduction des émissions de CO2 que tout le monde recherche. Et ce alors qu'en amoureux de la nature, les chasseurs ne peuvent qu'être sensibilisés à l'évolution de notre climat... beaucoup plus, a priori, que les pilotes de course qu'on peut aussi accuser de brûler de l'essence pour "rien".
Toutes les problématiques liées au RC et les recommandations durables ont effectivement intégré le "politiquement correct" depuis des années, avec -on s'en doute- son inévitable corollaire d'hypocrisie et d'exagération. D'où je pense, l'expression employé par Chris. Sans vouloir me mettre dans sa tête, de mon côté je suis étonné de ne jamais voir aborder ces questions sur les forums de chasseurs, d'où ce petit aparté.