Notre chasse de la veille s'était soldée par un semi succès ou dans les environs de Troyes, de vigoureuses cellules orageuses avaient croisées notre route.
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Hélas, notre plan de chasse s'était un peu embrouillé par la suite et nous avons finalement perdus un peu de temps à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois.
Le lendemain, nous partîmes de Chartres sous un joli ciel bleu, les kilomètres défilent et le ciel prit un aspect de plus en plus cahotique au fur et à mesure de notre descente dans le sud. Le ciel tout entier fut bientôt une véritable marmite en ébullition.
Nous décidâmes de faire une halte dans les environs de Ruffec afin de nous laisser aller à la douce contemplation de cieux faussement calmes.
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Ce petit amas instable qui circule mollement à l'étage moyen attire dès le début notre attention. Oh bien sur, pour l'instant il ne paie pas de mine, mais nous pressentons que ce petit forçage atmosphérique peut révèler en son sein de bien jolies surprises. Il n'est pour l'heure responsable que d'une très faible averse, mais de petits bourgeonnements assez réguliers viennent le nourrir et s'organisent en petites lignes d'altocumulus castellanus.
Dès lors, nous ne quittâmes plus ce nuage des yeux une seconde et nous partîmes vers l'est en direction des premiers mous assauts Hercyniens du Massif Central, vers les Monts de Blond. Le petit nuage est juste au dessus de nous, mais il a bien grandi. Les bases clairsemés sont devenues lourdes et plombées tandis que nous ressentons une étrange sensation d'oppression. Il va se passer quelque chose.
Il est 21h30 quand nous arrivons sur place. Un habitant nous informe que la base noire laisse échapper de temps en temps un grondement de tonnerre. Nous cherchons un point de vu, alors qu'une violente averse se met à tomber. De petits grêlons entrent dans la danse tandis que de vibrants flash intranuageux révèlent un pays hostile peuplé de forêts et de légendes.
Soudain la pluie cesse et le ciel se révèle dans toute sa fascinante beauté. Nous sommes idéalement situés, à l'arrière des orages nouvellement éclos.
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Mais rapidement cette cellule nous paraît différente d'une orage classique. Le courant ascendant est très incliné et l'activité électrique quasi incessante se cantonne en altitude sous la forme de décharges inter, intra et extra-nuageuses.
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![Image](http://i23.servimg.com/u/f23/11/03/18/44/dsc_1811.jpg)
L'orage présent devant nous est littéralement en train de se scinder en deux. Le cumulonimbus calvus fait pratiquement du sur-place, tandis que celui de droite commence à filer en direction du Nord.
Nous décidons de poursuivre notre route en direction de l'est pour nous trouver au plus près des cellules orageuses. Ces dernières se succederont jusqu'au petit matin en prenant des formes aussi diverses que variées, alternant entre de brefs orages faibles et cellules électriquement violentes.
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