Du coup je peux rebondir dessus. Même si je suis en désaccord sur certains points, on ne va pas se brouiller pour ça, hein JC

A l'arrière plan, nul hangar, ni même construction industrielle. A droite, une ancienne gare réaménagée en cinéma. Pour le reste, des immeubles d'habitation, un quartier en plein renouveau (d'où les grues).
Par contre, les bateaux sur la côte, la simili autoroute urbaine que l'on aperçoit au fond, sont les témoins d'une époque révolue, où Bordeaux était scindé en deux. La rive du premier plan étant la rive riche, celle au second plan la rive industrielle.
Les quais en eux même au premier plan était une zone commerçante, pendant longtemps interdite au public. Cet espace a été reconquis, pour le plus grand plaisir des bordelais. La bitte d'amarrage (nan, ça n'est pas un gros mot

Pour en revenir à la photo en elle-même, je trouve intéressant, au delà du simple dégradé de gris, cette opposition et complémentarité entre les deux rives. La première, le Bordeaux historique (la bite d'amarrage) réaménagé de façon plane et simplifiée (les lignes directrices des traces de roues et la rambarde), dans une optique de développement durable (triptyque écologique - social - économique, à travers l'utilisation d'un mode de déplacement doux, le vélo) est confrontée à la seconde en pleine reconversion. La rivière crée un effet de coupure entre ces deux mondes, le Bordeaux chic avec cette personne élégante qui fait du vélo en talons au premier plan, et le Bordeaux ouvrier à l'arrière-plan, avec ces files de voitures, ces habitations. (même si, pour la petite histoire, ces habitations ne sont pas vraiment habitées par des ouvriers, hormis les logements sociaux. Trop cher...)
D'où aussi le choix de ne pas recadrer, on ne montre pas la même chose. :D