Concernant les plasmas, effectivement, il s'agit d'une "soupe" de noyaux atomiques et d'électrons dissociés, ce qui nécessite l'apport de beaucoup d'énergie (les atomes et les électrons éprouvent une très grande attirance entre eux

Revenons à nos traceurs... Le canal à l'origine est initié (dans le cas d'un coup de foudre descendant négatif, le plus courant) par une décharge intra-nuageuse, probablement entre les régions + et - du nuage.
Ceci va entrainer une concentration de charges négatives, des électrons, qui vont être attirés par le sol en raison de la différence de potentiel.
A la faveur de la présence dans l'air de particules conductrices (atomes, molécules "naturellement" ionisés, goutte d'eau...), ces électrons vont faire un bond, jusqu'à ce que la différence de potentiel ne suffise plus à les faire avancer.
Tous ces électrons ne vont pas forcément se déplacer strictement en même temps (mais là je parle de fractions infimes de secondes, un bond se faisant en 1 microseconde environ - 0,000 001 s!-), mais une fois que les retardataires auront rejoint leur collègues, il va y avoir une augmentation locale du potentiel, qui, de nouveau, va permettre à la charge de se déplacer, toujours par le chemin le plus facile. Il arrive parfois qu'il y ait plusieurs possibilités, et le traceur se ramifie : la charge est divisée entre les chemins. Voilà pourquoi l'intensité lumineuse diminue tout au long des ramifications.
la partie "récepteur" des traceurs est la zone de l'espace où nos petits électrons vont faire une pause, cette zone devenant quelques microsecondes plus tard la partie "émetteur"...
Les traceurs propagent une petite partie de la charge électrique, la majeure partie étant transportée par les arcs en retour.
Par contre, je pense que leur intensité, de l'ordre de 1kA, et leur brièveté ne permettent pas de générer un canal de plasma, mais ils génèrent plutôt "quelques" particules ionisées qui auront tout de même reçu suffisamment d'énergie pour émettre un peu de lumière.
L'arc en retour, qui a lieu dès que le contact est établi entre le nuage et la terre, dure lui environ 1 milliseconde (soit 1000 fois plus longtemps qu'un bond de traceur), et a un pic d'intensité de 30 kA (30 fois plus qu'un traceur). Dans ces conditions, il y a création d'un plasma bien plus conducteur que nos particules ionisées par les traceurs, qui peut permettre le passage de plusieurs charges qui finiront pas neutraliser la différence de potentiel.
Le plasma va alors refroidir, et cesser d'émettre de la lumière, plus ou moins uniformément, créant ainsi parfois de la foudre "en chapelet".
Et maintenant, une petite vidéo que j'ai découvert très récemment pour visualiser tout ça (ha quel pied!!!) :
http://www.buzzmoica.fr/video/eclairs-d ... enti-12357
On y voit un descendant négatif et plusieurs ascendants positifs (issus d'antennes métalliques qu'on ne voit pas sur cette vidéo), ainsi qu'un intranuageux... (Merci Alexis et Will pour le partage)
Il y en a plein d'autres sur youtube entre autre