Retour sur les orages marquant du 9, 10, 11 et 12 mai 2009

Bilans, synthèses et données générales sur les orages, la foudre et les tornades.
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Mickaël Cayla
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Retour sur les orages marquant du 9, 10, 11 et 12 mai 2009

Message par Mickaël Cayla »

Hello,
Pour commencer, quelques cartes prévisions et radars :

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Je posterai les autres cartes et images plus tard :wink:
Modifié en dernier par Mickaël Cayla le ven. juin 11, 2010 18:21, modifié 1 fois.

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

Dans les prochains mois Mickael et moi on va vous mitonner un dossier aux petits oignons sur cet épisode qui le mérite amplement avec ses 6 à 7 supercellules simultanées à touchetouche. Analyse des prévisions, analyse et suivi de l'épisode, commentaires et questionnements, revue de presse, témoignages, photos et tutti quanti... + études des cas localisés les plus marquants (dont des cas de tornades probables encore inconnues sur Bordeaux et environs)...
ça vous dit ? :P

J'arrive demain pour mettre tous mes documents à moi. Bye. ;)

Voici déjà les photos, images et articles scannés dont je dispose, je ferai le tri après EDIT j'ai des problèmes avec d'énormes images non redimensionnées, c'est vrai qu'Imageshack me les redimensionnait automatiquement. Comment faire ?
Hélas comme je ne visais à l'origine que mes chroniques charentaises je n'ai pas sauvegardé de photos pour les Landes, la Gironde et les autres régions martyrisées par l'épisode. Va falloir que j'aille à la pêche.


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Tornade photographiée par Toph17 (IC) vue de Cramchaban (17) et sévissant probablement en extrême sud 79.


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Les zones touchées en Charente (origine Sud Ouest ?)


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Paysages "hivernaux" en Charente après la visite de la supercellule


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Grêlons en Charente


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Inondations à La Rochefoucault (Charente)
Modifié en dernier par Nicolas Baluteau le mar. févr. 23, 2010 12:41, modifié 1 fois.

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

IMAGES METEOROLOGIQUES


Tout d'abord les données météorage (là par contre y a toutes les zones concernées) :

Mont de Marsan :
http://www.chasseurs-orages.com/dossier ... arsan).pdf

Angoulême :
http://www.chasseurs-orages.com/dossier ... %eame).pdf

Bordeaux
http://www.chasseurs-orages.com/dossier ... deaux).pdf

Tours :
http://www.chasseurs-orages.com/dossier ... Tours).pdf


Impacts de foudre à 18 h TU :
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Impacts de foudre à 19 h TU
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Image sat à 16 h 45 TU
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Image sat à 19 h TU (Europe)
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Radar Sud Ouest à 18 h 45 locales (météo60)
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Mickaël Cayla
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Message par Mickaël Cayla »

j'ai des problèmes avec d'énormes images non redimensionnées, c'est vrai qu'Imageshack me les redimensionnait automatiquement. Comment faire ?
Tu peux les redimensionner manuellement sur un logiciel comme photofiltre :wink:
Je n'arrive à visiter aucun de tes liens :?


Voici encore une vague de cartes :

Image sat du 10/05 à 18h TU (grand format) :
http://img197.imageshack.us/img197/9879 ... 66h155.jpg

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Image sat 11 mai 19h locales (grande taille):
http://img411.imageshack.us/img411/9117 ... 66h161.jpg

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Carte sat du 12/05 à 19h locales (grand format) :
http://img91.imageshack.us/img91/8981/d ... 66h168.jpg

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Il manque encore des sorties de modèles. Je vais essayer d'en trouver quelques unes :wink:

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

Bien content de récupérer les animations sat :D
Je n'arrive à visiter aucun de tes liens
Oui j'ai vu ça hier en voulant les tester, étonnant. Je vais essayer de te les envoyer par mail.

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Mickaël Cayla
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Message par Mickaël Cayla »

Nico 17/69 a écrit :Bien content de récupérer les animations sat :D
Je n'arrive à visiter aucun de tes liens
Oui j'ai vu ça hier en voulant les tester, étonnant. Je vais essayer de te les envoyer par mail.
Bien reçu Nico ! C'est vraiment du tout bon ça :shock:

En ce qui concerne les sorties des modèles, pas facile de rentrer dans le détail en archives. Bien sûr pour le 9, 10, 11 et 12 mai, les données des radiosondages sont absentes :? Pile au mauvais moment :lol:
J'ai trouvé des cartes au niveau synoptique avec PVU, Jet, Z500 et pression au niveau de la mer, température à 850hPa. J'ai même quelques cartes de TPE.
Tout ça pour le 11 mai à 14h, 20h et 2h du matin :wink:
J'essaye de mettre l'essentiel dans la journée.
Ce serait bien de trouver d'autres cartes pour affiner l'analyse.

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

Dommage pour les radiosondages :(
Peut-être que des gars comme Stormigen ou Sam49 pourraient te tuyauter voire te transmettre eux-mêmes des docs intéressants. EDIT demande adressée à Stormigen hier sur son blog.

Sinon voilà un peu de factuel. Et pour commencer, mon propre suivi sur les Charentes (en gras, les évènements localisés) :

Début mai, journées instables sur la France. Les Charentes sont épargnées mis à part le 7 mai avec quelques impacts signalés dans le 17, notamment un gros positif sur l’île de Ré (source Henri Buffetaut).

- 17 La Tremblade le 10 mai à 15 h 15 : un énorme tuba est filmé par Yoyo62. http://www.youtube.com/watch?v=0mQpgDJAFsg

Le 11 mai, des orages apparemment forts éclatent le matin sur la Charente Maritime, notamment le Rochelais, avant de se décaler vers le NE. Mais surtout une énorme ligne de supercellules se développe en fin d’après-midi sur un axe allant de Bordeaux à Angoulême en se développant de manière impressionnante, ainsi qu’à La Rochelle. Une alerte pour orages violents est émise par Kéraunos, qui diagnostique un supercell outbreak. Des supercellules se développent d’abord en Gironde pour ensuite filer sur les Charentes et les pays de Loire, d’autres apparaissent également dans les Landes. Les dégâts dus au vent et surtout à la grêle sont énormes, certains articles parlent de toitures traversées et autres dégâts exceptionnels. En soirée, Kéraunos a recensé jusqu’à 6 supercellules simultanées, 7 en tout.
- 16 Rouillac à 19 h 23 : la région subit de violentes chutes de grêle avec des grêlons « gros comme des œufs de pigeon ».Une salle culturelle est inondée, importants dégâts sur la végétation et les vignes. Près de 100 % de la surface viticole détruits. Les 50 cm de grêle tombés par endroits ont ruiné les espoirs de récolte pour les deux ans à venir. Entre Rouillac et Blanzac (v. plus bas) on estime que 3000 ha de vignes ont été détruits.
- 16 Montemboeuf : on relève 106 km/h sous l’orage ainsi que 14,3 mm en une heure.
- 16 ? : 94 km/h sont relevés.
- 17 St Nazaire sur Charente : pendant 20 minutes, l’orage déverse des grêlons de 3 à 5 cm,
certains atteignent même la taille d’un œuf de poule ! Cultures et potagers détruits, toitures et habitations endommagées… Une intervention des pompiers pour une inondation.
- 16 La Rochefoucault : une vague déferle en quelques minutes, provoquant de graves inondations et de gros dégâts : effondrements de plafonds, caves et rues inondées, véhicules prisonniers des eaux… 88 sorties des pompiers sur les 12 communes de la région. [photo Sud Ouest disponible]
- 16 Blanzac : grêlons « gros comme des noix ». Vergers, cultures et vignobles détruits. A l’entrée est du bourg, des torrents de boue dévalent la colline.
- 79 vers St Hilaire la Palud : une tornade est photographiée et filmée depuis les environs de Cramchaban. Un arbre cachant sa partie la plus basse, la jonction au sol n’a pu être vue mais la base costaud et la durée de vie du vortex ne font aucun doute sur la présence du buisson.

- 33 dans le Bordelais : un tuba très développé (voire une tornade) a été vu au-dessus de l'agglomération bordelaise. Informations complémentaires à venir.


Les orages vont encore se prolonger les jours suivants dans plusieurs régions de France et notamment le Sud Ouest et les Charentes.
Modifié en dernier par Nicolas Baluteau le jeu. févr. 25, 2010 08:34, modifié 1 fois.

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

ARTICLES DE JOURNAUX


PORT-DES-BARQUES. Des dégâts très importants à la serre horticole portbarquaise« Ma saison est fichue »

"L'accès reste dangereux, sous les voutes vitrées de la serre.( Photo Jean-Pierre Sarazin)
La tempête de grêlons de lundi soir, localisée sur quelques communes de l'estuaire de la Charente, en a sonné plus d'un. Les dégâts occasionnés dans les champs sur les cultures céréalières et dans tous les jardins potagers sont très importants.
A Port-des-Barques, les serres horticoles de Paul Pescheux, situées avenue de Saint-Nazaire, sont dévastées ; plus de la moitié de la surface vitrée a explosé, toutes les vitres exposées à l'est sont brisées.
Jusqu'à présent, il en a dénombré plus de 600 à remplacer ; avec un rapide calcul, il explique que « cela va faire plus de 5 tonnes de verre à ramasser, débarrasser et remplacer, et cela ne peut se faire qu'avec l'intervention d'une entreprise spécialisée, qu'il reste à trouver ; ma saison est fichue », dit-il découragé.
L'intérieur des serres reste très dangereux, de gros morceaux de verre continuent de se détacher et écrasent davantage ce qui se trouve dessous ; l'accès est impossible et tenter de sauver ce qui peut l'être est dangereux.
L'horticulteur précise : « J'ai évalué en gros les dégâts, il y en pour plus de 160 000 euros avec la remise en état de la serre ; la perte est beaucoup plus importante comparée aux dommages subis pendant la tempête de 1999. Déjà, avec celle de février dernier, j'ai perdu deux tunnels - qui n'ont pas été pris en compte par l'assurance. »

(Sud Ouest édition du ? )


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L'ORAGE DE GRÊLE A DÉVASTÉ LA CHARENTE HIER SOIR
Un millier d'hectares de vignes détruits, des maisons inondées, des toitures envolées, des routes coupées: l'orage a été d'une violence inouïe

Une vision apocalyptique! Mille hectares de vignes déchiquetées dans le Cognaçais et le Rouillacais. Des grêlons de trois centimètres qu'on ramasse à la pelle dans une bonne partie de la Charente. Une terre qui ressemble à un linceul. Des routes vertes de végétation. Des feux cassés. Des voitures endommagées. Des maisons inondées. Des toitures envolées. Fleurac, Mérignac, Foussignac, Vaux-Rouillac, Rouillac dévastées. L'orage a balayé la Charente d'ouest en est hier entre 17h30 et 20 heures. Un orage d'une violence inouïe.

«Je n'avais jamais vu ça en trente ans. J'ai traversé la cour en tee-shirt pour aller mettre les véhicules à l'abri. ça m'a arraché la peau du bras. C'était impressionnant de puissance. La grêle défonçait le capot des voitures», témoigne Alain Reboul, viticulteur à Fleurac, qui vient de perdre ses 15 hectares de vignes.
Il se retrouve avec cinq de ses collègues au carrefour de Bois-Noble à Fleurac. Le constat est amer. «Les bois de taille sont détruits. On ne pourra rien faire pendant deux ans. Il faut attendre que la nature reprenne son cycle. C'est catastrophique», lâche-t-il sous le choc.
La colère se mêle au désarroi. «C'est 80 à 90% de notre revenu qui s'envole. On a déjà tout perdu avec la diversification. On perd tout avec la météo.» Les mêmes réflexions reviennent. On parle de dégâts énormes non couverts par les assurances. De malédiction. Les comparaisons avec le gel de 1991 ou l'orage de Segonzac «il y a dix ou quinze ans» sont aléatoires. Le présent est plus fort. Trop fort pour contenir l'émotion.
Technicien à la Coopérative agricole de la Charente (CAC), Jean-Paul Dupouy tente de dresser un premier bilan. Il avance des chiffres. «Six millions d'euros, rien que pour le vignoble. Mais il y a aussi les colzas, les blés, les orges, les tournesols qui sont détruits.» Le spécialiste n'avait «jamais vu une zone aussi vaste, qui s'étend jusqu'en bas de Saint-Cybardeaux, touchée».

Les toits en éverite ont explosé. Le centre d'adultes handicapés de La Gachère est plongé dans l'obscurité. Le salon de coiffure de Marcillac-Lanville a les pieds dans l'eau.
Le champ de foire de Rouillac est couvert de feuilles cisaillées. «Dehors, on se croirait en janvier sous la neige. Sur les routes, ça patine» raconte une habitante qui n'en croit pas ses yeux.

Après avoir attaqué le Cognaçais, l'orage a poursuivi sa progression vers le sud du département et Angoulême avant de glisser en fin de soirée vers l'est et la Charente limousine. «Les grêlons étaient gros comme des œufs de pigeon. C'était d'une violence rare entre 19h30 et 20 heures», indique un Rupificaldien. Des lignes téléphoniques ont été coupées.

A Mornac, la grêle a traversé les toitures. Pulvérisé des ordinateurs. Des vitres ont cédé. Autour de l'église, c'est le déluge.
A Touvre, quelques centaines de mètres plus loin, la route de Montbron est bloquée par un mètre de boue à La Maillerie, en bas de la pisciculture. La mairie doit sortir les tracto-pelles.
A Soyaux, les pompiers déblaient une maison traversée par la foudre, impasse des Mimosas. Le premier étage est tombé. Les habitants, qui regardaient la télévision, sont sortis à temps.
A Angoulême, le tunnel de La Grand-Font est fermé. Les inondations interdisent l'accès.
A Villebois-Lavalette, les résidents de la maison de retraite se réfugient au premier étage. Il y a quarante centimètres d'eau au rez-de-chaussée. A Roumazières, la toiture du concessionnaire auto s'écroule sous la grêle. Les jardins sont broyés. «Tomates, salades, patates, il n'y a plus rien. ça commence juste à se calmer. C'était complètement fou», confie une habitante vers 22 heures.

L'orage a des soubresauts jusqu'au cœur de la nuit. De quoi provoquer des cauchemars."

(Sylviane CARIN, Sud Ouest édition du 12 mai)


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GRÊLE. Les terres agricoles de Brie-sous-Barbezieux ou Saint-Aulais sont détruites presque à 100 %Aucune récolte pour 2009

Jean-Pierre Élion et Patrick Huneau, viticulteurs et maires, n'ont aucun espoir pour les vignes.( Photo C. C.)
«Acause de cette grêle, on est revenu deux mois en arrière, en hiver. La vigne devrait être verte », explique Jean-Pierre Élion, viticulteur et maire de Brie-sous-Barbezieux. Sauf que cette fois, il n'y aura plus de printemps. Les terres des huit agriculteurs de la commune comme la dizaine de Saint-Aulais-la-Chapelle sont ravagées par la grêle de lundi dernier. « Les vignes sont détruites à 100 %. Plus de grappes, de pousses et même de bois. Pour les céréales comme le blé dur ou les orges, tout espoir de récolte est perdu. Les récoltes de printemps sont hachées. L'éleveur de volailles a subi des coulées de boues. Et même les prairies naturelles sont touchées. Il n'y aura pas de fourrage et de paille pour l'éleveur de la commune » énumère Jean-Pierre Élion.
De mémoire d'homme
« On n'avait jamais vu cela. De mémoire d'homme, les pires épisodes de grêle n'avaient touché que 20 à 30 % du vignoble. Et pas sur une bande aussi large de territoire », confirme Patrick Huneau, le maire de Saint-Aulais. Sur les 130 hectares de sa commune, 110 sont concernés. Au mieux, si une partie de la végétation repousse, ils espèrent 10 à 20 hectolitres par hectare, là où ils en récoltent 130 habituellement. « On espère l'arrivée des contreboutons dont certains étaient déjà sortis, même s'ils sont moins fructifères. Mais on n'a pas d'antériorité sur ce type de phénomène, aussi tôt dans la saison », confirme Jean-Pierre Élion. Pourtant, les viticulteurs doivent continuer à travailler. « La grêle favorise l'apparition du mildiou. Il faut donc traiter en prévention. Il y a aussi les risques de nécrose bactérienne pendant la cicatrisation de la vigne. Même les lattes (NDLR : branches de l'année précédente) sont endommagées », s'inquiètent les deux viticulteurs. Et là encore, c'est le scénario le plus mauvais qui se réalise. L'arrivée de la pluie complique le traitement et la repousse. « Une température plus élevée aurait pu peut-être faire sortir les yeux dormants », regrette Jean-Pierre Élion.
Deux années dures à prévoir
La catastrophe climatique de lundi a anéanti les espoirs de récolte pour cette année, mais pour l'année prochaine aussi. « La pousse de cette année, c'est la taille de la récolte 2010. On sait déjà qu'elle ne sera pas bonne. On se prépare à deux années difficiles. On présageait pourtant une bonne récolte », annonce Patrick Huneau. Les viticulteurs envisagent déjà les conséquences de cette perte sèche de revenu, car les charges constantes voire en augmentation. « Ces dernières années, après la crise, on avait investi. Les emprunts continuent à courir. Les impôts et la Mutuelle sociale agricole (MSA) vont augmenter puisque l'année dernière était une bonne récolte », explique le maire de Saint-Aulais. « Même nos charges de main-d'oeuvre vont rester constantes. Le peu qui va sortir, il faudra qu'il soit en bon état. On va s'occuper de la vigne comme s'il y avait une récolte, mais sans en récolter le fruit financier à la fin », surenchérit Jean-Pierre Élion.
Un seul recours
Pour s'en sortir, les deux hommes ne voient que les pouvoirs publics comme recours. « Peut-être sous la forme d'une reconnaissance de calamité agricole ou de catastrophe naturelle ? Peut-être des prêts bonifiés pour passer le cap ? » Ils ne savent pas vraiment, mais surtout, ils ne voient pas de solutions venir « d'en haut ».
Pour les particuliers
Au-delà des problèmes agricoles, Jean-Pierre Élion dresse un pénible bilan de ce manteau de grêlons pour les 120 habitants de la commune. « Toutes les maisons ont été plus ou moins inondées. Les grêlons bouchaient les gouttières, et l'eau débordait dans les plafonds. Tout le monde a son carré de laine de verre à changer. C'est pareil pour les voitures. Même si c'est couvert par les assurances, et encore en tous risques, ce sont des franchises de 350 ? à chaque fois. »

(Cédric Citrain, Sud Ouest, édition du ?)


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INTEMPÉRIES [EN CHARENTE]. Hier soir, de Rouillac à Blanzac, de violents orages de grêle ont causé d'énormes dégâts

"On est submergé ! » Hier soir, après le passage des orages d'ouest en est dans le département, le centre opérationnel d'incendie et de secours a été inondé d'appels. « Les intempéries ont particulièrement touché les secteurs de Rouillac, Blanzac, Angoulême et La Rochefoucaud. » Le point sur la situation.
1Du « jamais vu » du côté de Rouillac
« Gros comme des petits pois ». À 18 heures, les grêlons ont assommé Rouillac en se muant en « oeufs de pigeons » ou « balles de ping-pong », selon les versions. Aucune végétation n'a résisté à l'épisode orageux. Le sol est jonché de feuilles mâchées.
Les premières caves et pas-de-porte sont inondés dès 18 h 30. La salle culturelle du « 27 » fait partie des innombrables bâtiments touchés. Les toits des voitures exposées sont criblés.
Devant la boulangerie Huron, au coeur du centre-bourg, des amas de près de 50 cm de glace étaient encore chariés à la pelle à 20 heures. La population s'organise pour réguler la circulation. Corinne et Dominique Huron n'avaient « jamais vu ça ».
Un PC de crise est monté au centre de secours. Trente-sept sapeurs pompiers s'activent sous le commandement des capitaines Charrier et Lelong dans douze engins de Rouillac, Cognac, Angoulême et de l'état-major départemental.
20 h 15, sept interventions ont été effectuées, douze sont en cours, neuf autres sont programmées. Les secours dîneront sur place.
Quelques centaines de mètres plus loin, dans la campagne, au lieu-dit Chez Fleurent, c'est « la désolation ». Plus d'électricité, voitures bloquées... Bertrand Feugnet fait le tour de ses 18 ha de vignes. « Il ne reste plus rien, plus une feuille, toutes les grappes sont par terre. »
Même consternation devant ses orges, « tous les épis sont brisés en deux, retournés ». Ses maïs ont à peine mieux résisté, « il reste quelques feuilles, mais tous sont cassés ». Impossible de dire combien de centimètres sont tombés, son pluviomètre a explosé. Heureusement son groupe électrogène permettra de nourrir les cochons.
2 Des grêlons énormes au sud de Barbezieux
« Je ne me souviens pas de grêlons aussi gros. Un orage comme celui-là, je n'ai pas dû en voir depuis 1953. » Paul Gadras, retraité à Condéon, n'en revient pas. Le demi-hectare de kiwis (actinidiens) de sa propriété est devenu hirsute. Les branches effeuillées pointent vers le ciel maudit.
« Les arbres allaient fleurir d'ici un mois et demi. Sur les 300 à 500 fruits que compte un pied, il va en rester une cinquantaine. C'est une catastrophe ».
Les grêlons sont plus gros que des pièces de 2 ?. Sur la route, les feuilles des arbres hachées menues forment une véritable patinoire.
« Les fruits sont perdus d'avance. Les pêches, les prunes, les cerises, nombreuses cette année, sont grosses comme des noisettes. Mais une fois touché, le fruit est abîmé. Il ne pourra évoluer », se désole ce jardinier.
David Perrier, agri-viticulteur, lui aussi de Condéon, inspecte ses 25 hectares de vignes : « C'est foutu ! Je pense que la récolte de 2009 est détruite à 85 %.Toutes les tiges qui portent les grappes sont cassées. Il ne reste quasiment rien. Je venais juste d'effectuer un traitement par sulfatage. Le pire, c'est qu'il va encore falloir traiter pour que les tiges cicatrisent. »
Problème supplémentaire pour certains exploitants : ils ne sont pas assurés. « C'est beaucoup trop cher. On ne peut pas se permettre. Il ne reste qu'à espérer que la zone soit déclarée officiellement sinistrée. »
David Perrier a conservé des grêlons dans son congélateur : « On ne sait jamais. S'ils veulent voir les responsables des dégâts. »
3Jardins déchiquetés et inondations à Blanzac
Hier soir vers 18 h 45 la pluie de grêlons s'est abattue avec une puissance phénoménale sur le canton de Blanzac. Le déluge a duré une bonne vingtaine de minutes, le temps de blanchir les routes et les champs d'une couche de 10 à 20 cm de grêlons compacts. Sur la RD 5 entre Chadurie et Blanzac, la visibilité étaient quasiment nulle.
À l'entrée est du bourg de Blanzac, des torrents de boue ont dévalé la colline sur une chaussée détrempée tandis qu'au centre du village les gendarmes aidaient un convoi exceptionnel à dégager la rue Marot. Très vite, les quartiers situés au fond de la vallée du Né ont été inondés. À 19 h 15 les habitants commençaient à sortir le nez de leurs habitations contemplant le désastre, des rues encore couvertes de grêlons et des jardins déchiquetés.
Retrouvez toutes les photographies sur www.sudouest.com
Deux récoltes compromises

« Rouillac est rayé de la carte. On est abasourdi, on a les larmes aux yeux. » Hier soir, Christophe Véral, président de la Fédération des viticulteurs producteurs de Cognac, peinait à réaliser la violence de l'épisode de grêle sur le Rouillacais. Il a passé sa soirée à récolter des témoignages : « C'est tombé à Rouillac, Vaux-Rouillac, Mérignac, Fleurac, Foussignac jusqu'à Jarnac. La viticulture va devoir faire preuve de solidarité. Les premiers et les deuxièmes boutons sont touchés. Ce qui veut dire qu'il n'y aura pas de récolte en 2009, ni en 2010. » Les deux syndicats, SGV et SVBC, ont également passé leur fin de journée à mesurer l'ampleur des dégâts. La grêle, très localisée, a épargné le secteur de Segonzac mais s'est abattue sur Saint-Fort-sur-le-Né, village entre Cognac et Barbezieux. Pascal Martin, viticulteur, a assisté impuissant au déluge de grêle « pendant vingt minutes ». Les intempéries ont touché douze des ses vingt hectares de vignes. Il fera le point sur ses hectares de céréales aujourd'hui. « Le champ de tournesol était tout blanc comme s'il avait neigé. J'ai téléphoné à des collègues dans le bourg de Saint-Fort. Entre 50 et 75 % de leurs vignes étaient touchées. »

(Sud Ouest, édition du 12 mai)
Modifié en dernier par Nicolas Baluteau le jeu. févr. 25, 2010 08:33, modifié 1 fois.

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

LA ROCHEFOUCAULD. Ce secteur a été fortement touché par les orages
Les Rupificaldiens ont vécu vingt minutes en enfer


Le toit de la voiture garée dans le garage d'une maison située route de Montbron, à la sortie de La Rochefoucauld, commence à apparaître au-dessus de l'eau. Il est 11 heures hier matin. Les pompiers ont activé depuis la veille une énorme moto-pompe pour assécher un lac artificiel qui s'est créé en quelques minutes autour de deux habitations. « Il faudra deux jours pour absorber toute l'eau », confie un pompier. L'image est saisissante. « Une vague a déferlé en quelques minutes en raison, sans doute, du ruissellement. Mon voisin était en train d'enlever la grêle de son garage lorsque le niveau de l'eau a subitement monté. On a été pris de court », raconte l'une des victimes.
Lundi soir, les violents orages accompagnés de grêle ont fortement touché le secteur de La Rochefoucauld. « C'est ici qu'on a apparemment eu le plus d'interventions à effectuer », confirme le capitaine Jérôme Pezy, chef du centre de secours. En tout 88 sorties ont été recensées sur douze communes. Si bien que les pompiers de Brigueil, Roumazières, Chabanais, Villefagnan et Montbron ont été appelés en renfort. Un mini PC de crise a même été installé dans la caserne sous les ordres du commandant Gilles Gonin.
Certains endroits ont été recouverts de 50 centimètres de grêlons gros comme des oeufs. Le lieu-dit Les Gazillauds a notamment été bien secoué. La forte pluie a également occasionné des dégâts importants. Toujours route de Montbron, le responsable de Rochemobilier sait de quoi on parle. Planté au milieu de ses meubles qu'il a perchés sur des cales, l'intéressé avoue que son magasin n'a pas été épargné. « Une partie de mon plafond s'est effondrée et l'eau s'est engouffrée par le trou », explique-t-il. Résultat : trois centimètres d'eau dans les locaux. Les pompiers sont intervenus jusqu'à une heure du matin pour limiter la casse.
Pas de blessés
Bâti Leclerc, route de Limoges, a également subi les foudres du ciel avec cinq centimètres d'eau sur une surface de 2 000 m2. « Heureusement, il n'y a pas eu de blessés. Nous avons été appelés essentiellement pour des inondations de caves ou de garages. Même les toitures ont bien résisté », fait remarquer le capitaine Pezy.
Le plus dur à gérer, pour les secours, a été l'afflux d'appels à l'aide en peu de temps. « Soit trente à quarante appels en dix minutes », renseigne le gradé. Les orages ont été violents mais brefs. C'est ce qu'a pu vérifier le maire adjoint de La Rochefoucauld, Serge Vedrenne, lundi soir devant chez lui, Grande-rue. « L'orage a commencé vers 19 h 20 et ma rue a été inondée à 19 h 40. En vingt minutes il est tombé un important volume d'eau », assure-t-il.
Le Rupificaldien a été obligé, comme beaucoup d'autres, de faire face aux fuites d'eau venues du plafond. « On a sorti les gamelles. Mon bureau a été un peu inondé. » La commune de Saint-Projet, qui jouxte celle de La Rochefoucauld, n'a pas non plus échappé aux inondations. Hier matin les pompiers ont réussi à dégager des véhicules prisonniers des eaux dans un garage.
« Notre principal travail est maintenant de déblayer la boue, la grêle et d'assécher les secteurs encore inondés », préviennent les pompiers. Les victimes vont désormais pouvoir se tourner vers leurs assureurs.

(Sud Ouest édition du ?)


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Article récapitulatif sur les Charentes 3 jours après :



Lundi et mardi, la grêle a frappé localement, dévastant de nombreuses exploitations. Reportage dans les vignes sinistrées de l'Entre-deux-Mers
Les orages de grêle sèment la désolation

La veille, ils y avaient échappé ; hier, ils n'y ont pas coupé. En pleine nuit, sur le coup de 4 h 30, un violent orage de grêle s'est déclaré, accompagné de pluies diluviennes (40 millimètres en une demi-heure par endroits) et de vents de tempête.
Le cocktail météorologique détonant s'est engouffré sur un couloir rejoignant les communes girondines de Créon, Saint-Quentin- de-Baron, Tizac-de-Curton, Grézillac, Branne, Moulon, Génissac, Saint-Sulpice-de-Faleyrens et Saint-Émilion. Pile poil plein nord de l'appellation viticole de l'Entre-deux-Mers. Résultat : le désastre.
Il n'est pas un vignoble qui n'ait été touché à des degrés divers. À Moulon, dans la quarantaine de propriétés sur 550 hectares, on frise les 100 %. « Au moment de l'orage, je ne pouvais plus dormir. J'ai pris ma voiture et, à la lumière des phares, j'ai vu des congères sur le bord de la route sur 10 kilomètres », témoigne Joël Duffau (château La Mothe Du Barry), encore sous le choc. « Hier, tout était vert, prêt à être levé. Aujourd'hui, cinq minutes de grêle ont tout anéanti. Même mon père n'a jamais connu un orage d'une telle violence », poursuit l'exploitant.

Récolte anéantie
Les deux tiers de ses 38 hectares ne donneront pas de récolte l'année prochaine. Il devra se contenter de ses 7 hectares à Naujan, à quelques kilomètres de là, qui, eux, n'ont subi aucun dégât. C'est une douloureuse certitude. Elle concerne tout le monde dans cet Entre-deux-Mers qui produit aussi du bordeaux et du bordeaux supérieur.
Joël Duffau se retrouve nu comme ses ceps sans feuilles. Il va lui falloir traiter les pieds dans les douze heures pour permettre la cicatrisation de ces vignes meurtries par le bombardement des grêlons et qui ne connaîtront pas la floraison. Un travail qui s'annonce fastidieux, d'autant plus pénible qu'on sait qu'il ne rapportera rien l'année prochaine.

Mille-feuille de catastrophes
« Il va y avoir des morts. C'est un mille-feuille de catastrophes qui s'abat sur nous avec la crise viticole, la crise économique, des demandes de mises aux normes abusives et, maintenant, ça. La démotivation est totale », affirme-t-il. Le viticulteur est déjà obligé de penser aux problèmes qui s'annoncent et avance des remèdes qui s'apparentent à des rustines. Il ose espérer qu'on permettra aux plus touchés de faire des baux de fermage d'un an auprès de l'opérateur foncier rural, la Safer.

Il demande aussi la reconnaissance de l'état de commune sinistrée et l'étalement des annuités des emprunts, ainsi que des prêts à court terme pour la trésorerie. Un an sans vin, ce sont des clients qui s'évaporent. Et la filière, dans sa grande majorité, ne s'en remettrait pas sur ces terres basses d'où l'on aperçoit Saint-Émilion sur son piédestal.

Château Penin, Génissac, à quelques kilomètres de là. Ici, le propriétaire, Patrick Carteyron, ne veut pas jouer les pleureuses. Il sait des collègues beaucoup plus mal lotis que lui, même si les 5 hectares qu'il vient de perdre en une nuit ne sont pas anecdotiques. « Avec un orage aussi localisé, ce sont les propriétés groupées qui ont le plus souffert. La mienne est morcelée sur 38 hectares. Cela faisait bien trente ans qu'on n'avait pas connu un orage de grêle d'une telle ampleur. En cinq minutes, c'était l'hiver », raconte-t-il.

Pas assurés
Toutes les branches des ceps qu'il touche ont cassé ou se brisent comme du verre, et de grappes de raisin naissantes, il n'y a plus. « Il va falloir tout ratiboiser pour espérer avoir des branches de taille l'année prochaine, mais rien n'est moins sûr. Déjà que la récolte 2008 n'avait pas été terrible avec - 35 %, il va falloir faire avec cette nouvelle calamité. D'autant que, sans nuire à la qualité, il n'est pas possible de produire plus. On ne compense jamais ce qui est perdu », reconnaît-il. Comme il avoue, avec la plupart de ses voisins viticulteurs, ne plus être assuré contre le risque de grêle. Ses parents l'étaient, mais c'est devenu un luxe. Du moins jusqu'à ce maudit 13 mai des saints de glace, à 4 h 30. Vraiment pétantes.

En deux fois, comme en 2003
« La saison commence vraiment très mal ! » Bernard Artigue, président de la Chambre d'agriculture de la Gironde, a trouvé l'expression de circonstance. À l'orage de grêle de lundi est venu s'ajouter celui de mardi. Ils ont provoqué de gros dégâts aux cultures. Principalement la vigne, mais pas seulement.
L'orage de lundi avait suivi un axe nord-sud de la Charente jusqu'aux Graves, en passant par le Blayais et le sud du Médoc. En Charente, entre Rouillac et Blanzac, on estime qu'environ 3 000 hectares de vignes sont sinistrés. En Gironde, on parle de plusieurs centaines d'hectares pour Blaye et Bourg, tandis qu'en Médoc on note de forts impacts à Margaux, Arsac, Cantenac et Labarde...
Quant à la ceinture maraîchère de l'agglomération bordelaise, elle a perdu les cultures plein champ (radis, salades oignons, fèves, pommes de terre...) en cours, réparties sur environ 70 hectares. « Rien n'est récupérable », indique Christian Cessateur, qui compte parmi la vingtaine de maraîchers concernés. Là, il faudra replanter, resemer sans espoir de nouvelle récolte avant le début juillet.
Le Libournais pas épargné
L'orage de mardi, parti du bassin d'Arcachon, est remonté sur une ligne sud-ouest/nord par la haute Lande. Il a touché les Graves, particulièrement du côté de Castres-sur-Gironde, Beautiran, Martillac, Portets, puis frappé durement les Premières Côtes de Bordeaux à Tabanac, Haux. En appellations Entre-deux-Mers et Bordeaux, les vignes de Saint-Genès-de-Lombaud, Créon, Cursan, Baron, Saint-Quentin-de-Baron, Nérigean, Moulon, ont subi des dégâts allant jusqu'à 100 % selon les endroits. « Plusieurs milliers d'hectares sont touchés et plusieurs entreprises, non des moindres, se trouvent fragilisées », indique Bernard Farges, président du Syndicat des Bordeaux.
Le Libournais n'a pas été épargné non plus, dont Saint-Emilion. « On relève trois gros spots : sur les communes de Saint-Laurent-des-Combes et Saint-Hippolyte, sur le plateau autour de Trottevieille, sur la commune de Saint-Sulpice-de-Faleyrens, mais c'est tout le vignoble qui est concerné », observe Philippe Bardet, viticulteur et président de la commission technique du syndicat viticole. On relève également des impacts aux Salles-de-Castillon, ainsi qu'à Saint-Nexans et Colombier en Dordogne voisine.
Plusieurs inconnues
S'agissant des grandes cultures, les jeunes pousses de maïs ont souffert moins de la grêle que de l'eau qui inonde les champs tandis que l'on s'inquiète pour les cultures de bulbes de fleurs de la haute Lande.
Ce premier inventaire dressé par la Chambre d'agriculture de la Gironde demande à être complété et précisé. Des questionnaires sont lancés et des visites de terrain envisagées pour la semaine prochaine.
Il y a plusieurs inconnues, la première étant de savoir comment va réagir le végétal. « Ce que nous craignons le plus, ce sont les maladies », dit Bernard Artigue. Philippe Bardet redoute qu'à l'approche de la floraison « la coulure engendrée par le stress ne provoque encore plus de dégâts que la grêle elle-même »

Orages précoces pour la saison
Une rafale d'éclairs, des coups de tonnerre, un millier d'impacts de foudre. La Gironde a essuyé de violents orages au cours de la nuit de mardi à mercredi, entre minuit et 6 heures.
« Ce type de situation est précoce pour la saison, explique Pascal Scaviner, responsable prévisionniste à la chaîne Météo Consult. Pour qu'une telle situation se produise, il faut que l'on soit en présence d'une masse d'air instable associée à un facteur déclenchant et à des températures élevées. Nous étions dans ce cas de figure avec 25 à 27 degrés en Gironde, soit + 7 degrés par rapport à la moyenne de la température pour un mois de mai. »
Et Pascal Scaviner d'ajouter : « Il y a eu des remontées de masses d'air chaud venant d'Espagne et des vents en altitude très importants, avec de l'air assez froid en haute altitude. Nous avions donc un contraste avec l'air en basse couche. »
« Il y avait une forte humidité, poursuit Pascal Scaviner. Le temps était lourd. Depuis plusieurs jours, on savait que l'on aurait une semaine dégradée. Le phénomène s'est aggravé. Nous avons eu des supercellules qui se sont développées de manière très localisée. Elles se sont organisées en remontant vers la Charente où l'on a observé, lundi, les intensités de précipitations les plus importantes. En moyenne, en intensité horaire, on a enregistré 30 mm en une heure, c'est-à-dire 30 litres d'eau au mètre carré. Localement, on a observé jusqu'à 50 mm, ce qui correspond quasiment à un mois de précipitations. Il y a eu de gros grêlons de 5 cm de diamètre. »
Hier soir, les prévisions annonçaient des orages sur l'est de la région. Jean-Michel Desplos

Les canons antigrêle en retard
Château Haut-Garriga, Grézillac (Gironde). Ici aussi on a souffert du passage de la grêle, à hauteur de 20 à 30 % sur les 75 hectares. Le propriétaire Alain Barreau est d'autant plus affecté qu'il s'occupe également d'un canon antigrêle. Ce dispositif d'une centaine d'installations a été financé par le Conseil général de la Gironde (à l'instar du Lot-et-Garonne et des Landes) pour venir à bout, artificiellement, des gros grêlons.
De quoi s'agit-il ? Dans une cabane se trouve une bonbonne d'air qui permet d'éjecter vers l'extérieur une solution acétonique avec 1 % d'iodure d'argent. Celle-ci, après inflammation, se dissout dans l'atmosphère. Lorsqu'elle atteint les nuages, elle est censée éviter que les grêlons grossissent. « C'est efficace à 90 %. Mais encore faut-il lancer le système à temps, soit au minimum huit heures avant le déclenchement de l'orage. Or cela n'a pas été le cas, cette fois, puisque nous avons reçu l'alerte météo à 5 heures du matin alors que la grêle avait déjà frappé », affirme Alain Barreau, qui s'occupe de l'antenne de Grézillac depuis vingt-cinq ans.
À plein régime
Météo France se défend de ne pas avoir donné l'alerte en temps voulu. « Dès hier après-midi (mardi) nous avions annoncé l'orage que nous suivions à la trace. Mais le seul contrat que nous avons pour ces systèmes de canons est avec l'association Anelfa (Association nationale d'étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques). Il semble que c'était à elle d'avertir », assure Didier Roquecave, directeur de la communication à Météo France.
Direction Toulouse, où se trouve le siège d'Anelfa. « Lorsque nous avons un avis d'orage fort, nous retransmettons auprès des opérateurs bénévoles. Nous avions effectivement une prévision de grêle dans l'après-midi, mais celle-ci n'était pas très affinée. Nous demandons toujours une prévision quatre heures avant le début du risque, et là, il semblerait que le prévisionniste de Météo France ait lancé l'avis en retard », explique Claude Berthet, directrice de l'association.
Hier, il n'était plus question de prendre des risques, même si pour la partie sinistrée il était déjà trop tard. Les canons antigrêle ont fonctionné de 5 heures à 22heures, alors qu'initialement ils devaient s'arrêter à 16 heures.

Polémique sur les indemnisations
Plus de 3 000 hectares du vignoble du cognac détruits, plusieurs milliers d'hectares de céréales et de vergers dévastés et de nombreuses habitations touchées. La grêle et les orages ont meurtri la Charente dans la soirée de lundi. Au point de mettre en péril l'activité de nombre de fruiticulteurs et viticulteurs pour les deux années à venir. Tous ont commencé à panser les plaies, qui en sulfatant ses vignes, qui en appelant à des aides financières. Mais aucune assurance n'existe sur ce point.
La préfecture a été claire : « La grêle et les orages, comme les coups de vent, ne peuvent pas entraîner une procédure de catastrophe naturelle. » La Direction départementale de l'agriculture et de la forêt (Ddaf) prévient que le classement en calamité agricole indemniserait seulement « les pertes de récolte sur fourrages, ainsi que les terres et les jeunes plantations touchées par des coulées de boue ».
Du gouvernement au préfet
Des avis qui ne sont guère du goût des élus charentais, comme en témoignent plusieurs actions. Marie-Line Reynaud, députée de la deuxième circonscription, a ouvert le bal en posant, hier matin, une question écrite au ministre de l'Agriculture et de la Pêche et à celui de l'Intérieur, et en écrivant au préfet François Burdeyron : « Ces dégâts doivent être indemnisés. Il est indispensable que le principe des calamités agricoles soit reconnu pour toutes les cultures détruites. » La parlementaire jarnacaise estime également « nécessaire que l'état de catastrophe naturelle, dans la période de récession et de crise que le pays traverse, soit reconnu afin de supprimer les franchises pour les assurés ». Et d'en appeler à la solidarité nationale.
Mais les maires des villages touchés sont également décidés à monter au créneau. « On est des petits, mais c'est notre travail d'être près des gens et de les soutenir », glisse Anne-Marie Rochais, maire de Saint-Léger. Avec une vingtaine de municipalités du Sud-Charente - dont la Communauté de communes du Blanzacais dans son ensemble -, elle a envoyé ce matin une lettre au préfet, demandant l'état de catastrophe naturelle et de calamité agricole.
Une réunion de crise est prévue demain, à Rouillac, avec la sous-préfecture de Cognac, la Direction départementale de l'agriculture et deux syndicats viticoles, afin de décider des actions à venir.

(Sud OUest édition du 14 mai)



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AU LENDEMAIN DE LA VIOLENTE GRÊLE. 2 000 ha ont été grêlés entre Rouillac et Blanzac. Entre 60 et 100 % de pertesLa vigne meurtrie

Combien de vignes improductives cette année ? Hier matin, au lendemain du très violent épisode de grêle, les syndicats viticoles et la Chambre d'agriculture de la Charente faisaient les comptes en réceptionnant les appels de viticulteurs désespérés ou en se rendant sur place.
Selon la Chambre, 1 500 hectares de vignes au moins ont été abîmés par les grêlons à des degrés divers. Pour la majorité, c'est « entre 60 et 100 % de perte », explique Grégory Martonnaud, de la Chambre d'agriculture de Cognac en déplacement à Saint-Fort-sur-le-Né.
D'autres observateurs s'avancent sur 2 000 hectares répartis sur une vingtaine de communes touchées. À Rouillac et Vaux-Rouillac, les élus et viticulteurs estiment que près de 100 % des 830 et 380 hectares de la surface viticole sont meurtris [Lire en page 19].
Dans ce secteur, les vignerons ont fort peu de chance de vendanger une seule grappe de raisins cette année. Idem du côté de Foussignac, Échallat, Blanzac où des viticulteurs n'auront aucun revenu pendant deux années.
Mais en ce mercredi matin, le dépit et parfois les larmes de la veille ont été remisés dans un coin de corps de ferme. « On va sauver ce qui reste », soupire Patrick Martin, viticulteur à Saint-Fort-sur-le-Né, dont 12 des 20 hectares de vignes ont été frappés.
Seul moyen d'agir, sulfater les vignes pour cicatriser les plaies provoquées par la grêle. Fragilisée, la vigne peut vite devenir le nid du mildiou, le foyer du botrytis et d'autres champignons.
« Maintenant, le vrai facteur important, c'est qu'on ait un temps sec et ensoleillé dans les jours qui viennent », croise des doigts Grégory Martonnaud.
À ses côtés, Patrick Fougeras doit traiter 25 des 28 hectares de son exploitation de Salles-d'Angles. Cyril, Antoine et Marie-Élise Camus ont la totalité de leur vignoble grêlé. Même chose pour les 35 hectares de Bernard Élis.
Prévention de la grêle
Avant-hier, à 14 heures, le viticulteur a reçu un message téléphonique de Météo France l'alertant de la survenue imminente de la grêle. « Il était 13 h 57 », précise le technicien de la Chambre. Et d'ajouter que le message concernait le Nord-Gironde, la Charente et la Charente-Maritime. Bernard Élis est l'un des maillons de la chaîne de la prévention des situations à grêle. Cette chaîne est régie par une convention, liant Météo France à l'Anelfa, l'Association nationale d'étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques.
Bernard Élis a donc déclenché, comme établi dans de telles situations, le générateur qui a envoyé des noyaux d'iodure d'argent dans l'atmosphère.
Les 43 correspondants de la Charente ont procédé de la sorte au même moment. Le groupe de viticulteurs de Saint-Fort-sur-le-Né est persuadé que les dégâts auraient été encore plus considérables sans ce dispositif.
L'alerte a-t-elle été donnée à temps ? « Il faut au moins quatre heures avant le passage », souligne Grégory Martonnaud. « Même si on a un niveau d'efficacité de 99 %, il reste toujours le 1 % que l'on ne maîtrise pas. » La grêle est tombée avant 18 heures, lundi.
Hier, le technicien de la Chambre d'agriculture avait pour autre mission de récupérer les 43stations anti-grêle disséminées dans la Charente. Les plaques ont pris les empreintes des grêlons. Les relevés grêlimétriques seront étudiés par la suite.

(Séverine joubert, Sud Ouest édition du 12 mai)

Nicolas Baluteau
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Enregistré le : sam. avr. 21, 2007 18:43

Message par Nicolas Baluteau »

Un mètre de grêlons par endroits ! :shock: faudrait vraiment que je relise ces articles...


CHARENTE MARITIME
SAINT-NAZAIRE-SUR-CHARENTE. Un impressionnant orage de grêle s'est abattu hier, vers 18 heures.
Témoignages
Une pluie de glace «Ce sont des seaux de grêlons qui nous sont tombés dessus. » Roselyne est encore étourdie par l'orage de grêle qui s'est abattu sur Saint-Nazaire-sur-Charente, hier, vers 18 heures. Très violent, il a duré près de trente minutes.

Les conséquences sont multiples mais sans gravité : les champs et les fossés ont été gorgés d'eau, et environ 20 centimètres de grêlons ont tapissé le sol. L'averse de glace a même provoqué un léger accident : sans visibilité, un conducteur a percuté la clôture d'un jardin, à l'entrée de Saint-Nazaire-sur-Charente. Des morceaux de glaces gros comme « des oeufs de poule » se sont abattus sur cette commune du Pays rochefortais.
« J'étais dans mon jardin lorsque les premiers sont tombés, raconte Jean-Pierre, qui habite sur la route allant en direction de Port-des-Barques. Je suis rentré en vitesse mais je n'ai pas pu tous les éviter. » Les bleus sur ses bras en attestent : « C'est mon épouse qui m'a hurlé de ne pas rester dehors. Les morceaux de glace faisaient entre trois et quatre centimètres. »
« À coups de masse »
Son potager a été haché : « Je suis dégoûté tout est foutu. » Si sa voiture aussi porte les stigmates de l'averse - le toit est bosselé et un rétroviseur a été brisé - la maison n'a subi que peu de dégâts : une tuile cassée et la peinture de son portail porte des marques. Reste une belle frayeur : « J'ai cru que les vitres de ma maison allaient exploser, ajoute-t-il. C'est comme si on avait tapé dessus à coups de masse. » Et pourtant Jean-Pierre n'est sans doute pas le plus à plaindre. D'autres habitations ont été bien plus touchées.
Notamment les jardins situés dans des cuvettes. « Mon potager est sous un mètre de grêlons, se désespère Roselyne, en pointant du doigt les tuteurs de ses plants de tomates qui affleurent à la surface. La caravane dans le hangar est foutue. » Même tarif pour les tondeuses et autres motoculteurs garés à ses côtés. La clôture en fer a même été en partie arrachée.
Les sapeurs-pompiers de Rochefort ne sont intervenus qu'une seule fois, à cause d'une inondation. Pour autant, les propriétaires des habitations touchées se sont tout de suite mis en action, à l'aide de pelles, pour nettoyer les bouches d'égouts obstruées par les débris. Mais il ne restait plus que cela à faire : attendre que les grêlons fondent, pour enfin faire les constats.

(Sud Ouest édition du 12 mai)


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SUD-CHARENTE. Dans les vergers ou chez les maraîchers, les dégâts provoqués par la grêle sont considérables. Exemple à Bessac
Agriculture, année zéro


La récolte s'annonçait bonne, les pommes bien juteuses. Au domaine de Romfort, à Bessac, petite bourgade de 130 habitants proche de Blanzac, Jean-Claude Chevalier espérait que ses efforts, le choix d'une agriculture raisonnée sur le petit verger de six hectares, allaient enfin payer.
En une demi-heure, tout a été anéanti par des grêlons « gros comme des noix dans un premier temps, puis comme une multitude de pois dans un second temps ». Jean-Claude Chevalier a juste eu le temps de mettre sa voiture à l'abri. Avant d'assister, depuis chez lui, à la destruction du verger, du petit champ planté en orge en contrebas et des quelques pieds de vigne désormais délestés de la moindre feuille.
« Vous auriez vu le verger avant la grêle : il était tellement vert que nous avions commencé à éclaircir les arbres. » Les pommes restées sur les branches sont criblées de petits trous, les feuilles sont rongées par la tempête de glace, soudaine et brutale. « Il n'y a plus rien à tirer, la récolte sera nulle. Les pommes qui ne sont pas tombées sont tellement abîmées qu'on ne pourra même pas les vendre pour la compote. »
Les salades en lambeaux
S'il fait bonne mesure en dépit des dégâts, Jean-Claude Chevalier craint que les plaies soient difficiles à cicatriser. Il montre les lésions sur les jeunes branches, le bois littéralement éclaté. « Franchement, même pour la récolte d'après, je ne sais pas ce que ça va donner. Heureusement, j'ai semé les tournesols tardivement », conclut-il avant de coiffer une autre casquette, celle de maire de Bessac, qui lui autorise à remplir les formulaires idoines pour alerter la préfecture.
« On se tient au courant entre collègues. Il y a de la solidarité avec les communes du coin. Pour le reste, on pare au plus pressé : on dégage les routes avec les moyens du bord, on pose des panneaux. Que peut-on faire de plus sans la DDE ? Sinon, je n'espère pas grand-chose. Enfin, une chose quand même : que la MSA (1) accepte au moins des reports de charge. » Maigre compensation au regard du manque à gagner financier des prochains mois.
À quelques hectomètres de là, Jean-Noël Léger s'accroupit devant ses salades en lambeaux. Le producteur bio a des trémolos dans la voix : « Il n'y a guère que les cultures sous serres qui ont résisté. » En plein air, la Berezina est totale. Les pois sont complètement hachés.
Même sort pour les plants de pommes de terre, les carottes, le céleri-rave, les courgettes dont la protection de plastique a été soulevée par le vent, les poireaux ou pour les épinards « que l'on commençait à peine à récolter ».
« Je suis incapable d'évaluer le préjudice, ajoute l'agriculteur. Pour l'heure, je m'apprête à aller faire ma déclaration chez l'assureur. Tout ce que je peux dire, c'est que le pire est à venir. » Effectivement, les légumes d'été prendront un retard certain : « On avait planté 150 plants de melons il y a trois semaines et autant la semaine dernière. cette averse de grêle va forcément retarder leur maturité. Au lieu d'avoir du melon en juillet, on en aura, au mieux, en août. »
Pour les légumes d'hiver, Jean-Noël Léger est encore plus pessimiste. « Les plants d'ail et d'oignons ont été durement touchés. Et il est maintenant trop tard pour songer à replanter. »
Autant dire que les paniers que cet agriculteur bio fournit, sur le mode de l'AMAP (2), seront plus légers que prévus. Une perspective rageante tant l'offre légumière et fruitière garantie biologique a du mal à satisfaire l'offre.
(1) Organisme de protection sociale des exploitants et des salariés agricoles.
(2) Partenariat de proximité basé sur un système de distribution hebdomadaire de produits locaux aux consommateurs.

(Sud Ouest, édition du 13 mai)


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Article-résumé sur 16, 17 et 33

GROS ORAGES SUR LA REGION


Charente
Peu avant 18 heures, le secteur a été littéralement assommé par des grêlons « gros comme des oeufs de pigeon », témoigne Christophe Véral, viticulteur. Dans le bourg de Rouillac, des amas de près de 50 centimètres de glace se sont formés. La salle culturelle et de nombreuses maisons ont été inondées. Mais surtout, d'importants dommages ont été constatés partout autour, dans les vignes. La grêle a ruiné tout espoir de récolte pour 2009 et pour 2010. Les intempéries ont également touché Vaux-Rouillac, Mérignac, Fleurac et Jarnac. Le terroir de Barbezieux a lui aussi été sérieusement frappé.

Gironde
Les orages se sont abattus entre 17 et 20 heures. 4 700 impacts de foudre ont été recensés par les sapeurs-pompiers qui ont effectué plus de 150 interventions. Le Médoc a été touché ainsi que les secteurs de Mérignac, Saint-André-de-Cubzac et Saint-Jean-d'Illac où plusieurs bâtiments ont été inondés. Des grêlons de près de 5 cm sont tombés en certains endroits. Les intempéries sont également à l'origine d'une collision entre un poids lourd et deux voitures sur la rocade bordelaise.

Charente-Maritime
Un violent orage a détruit de nombreux jardins et plantations, hier en fin d'après-midi à Saint-Nizaire-sur-Charente. Pendant plus de vingt minutes, des grêlons de 3 à 5 centimètres se sont abattus aux alentours de cette commune bordant l'estuaire près de Rochefort. Malgré quelques inondations, personne n'a été blessé.

(Sud Ouest, édition du 12 mai)

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

Orages du 11 mai Sans logis un mois après
TOUJOURS SANS LOGEMENT UN MOIS APRÈS L'ORAGE DE GRÊLE


Ils sont toujours à la rue. Ou plutôt à six dans une caravane adossée à leur maison insalubre et inhabitable depuis le terrible orage de grêle du 11 mai dernier (• photo Majid Bouzzit). CL avait rencontré le surlendemain de l'orage les six membres de la famille Rabiller, dont quatre enfants de 3 à 11 ans, qui avaient trouvé refuge chez une petite cousine de Ruelle ou encore bénéficié de quelques nuits d'hôtel payées par l'assurance. Depuis, les quatre enfants, dont un handicapé, se serrent dans une caravane que les parents ont pu payer avec les indemnisations de l'assurance. L'ancienne caravane de la famille est sur le trottoir devant la maison. Déclarée épave après avoir elle aussi subi la foudre des grêlons. Et pendant ce temps, le provisoire ne cesse de durer. Pas de travaux, pas de logement. Et puis, le voisinage semble gêné par la caravane installée derrière le garage de la famille. Car le chemin dessert les trois maisons du lotissement. Et certains ne se privent pas de le faire savoir. «Pourtant, on ne l'installe que très tard, juste pour la nuit, mais à chaque fois, on a le droit le matin à des coups sur les carreaux ou des remarques désagréables», raconte Jean-Philippe Rabiller qui commence à être à bout, lui qui est aussi au chômage depuis un accident de travail. D'ailleurs, la famille ne passe plus toutes ses nuits dans la caravane et déménage sans cesse, accueillie chez une petite cousine, à l'hôtel ou chez quelques amis. Le propriétaire de la maison lui a même transmis hier matin un document lui signifiant que la caravane ne pouvait pas stationner là. «On n'a plus rien, on est là avec nos quatre enfants, on se débrouille tout seul et en plus, on nous met la pression. Où est l'humanité là-dedans?»

Jean-Philippe Rabiller en appelle à nouveau à la solidarité, demande qu'on l'aide à retrouver un logement en attendant de pouvoir définitivement quitter les lieux. Le centre communal d'action sociale de Touvre lui a bien accordé quelques aides, notamment un demi-loyer versé directement au propriétaire, et déclare qu'une «solution de logement a été trouvée malgré une situation financière encore précaire». «De quoi parlent-ils comme relogement? De notre caravane où on dort à six?», s'indigne Jean-Philippe Rabiller qui ne sait plus vers qui se tourner pour sortir la tête de l'eau. Alors que le couple a appris la semaine dernière que Frédérique était enceinte de deux mois. Avant l'orage, c'était dans une autre vie. Où la caravane servait à partir en vacances.

(M.-A. B., la Charente Libre, édition du 13 juin)





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Titre et développement France Info 12 mai à 17 h

De gros orages se sont abattus hier en Charente, Charente-Maritime et Gironde. Vignes et récoltes sont dévastées.
France Info - 17:00
Certaines vendanges à venir sont déjà compromises. Notamment du côté de Rouillac, en pleine appellation Cognac.
Des grêlons "gros comme des oeufs de pigeon", selon l'expression consacrée, se sont abattus dans le bourg. De quoi inonder copieusement la salle culturelle, et de nombreuses maisons alentour. Mais aussi, et surtout, les vignes : la grêle a ruiné tout espoir de récolte pour cette année, et l'an prochain.
Audio: Un miller d'hectares dévastés à Rouillac, en Charente. Pierre Marsat (1'14")

Une première estimation fait état, pour le vignoble de Charente et Charente-Maritime, de 1.500 ha détruits à plus de 60%, selon la Chambre d'Agriculture de Cognac.
En Gironde, ce sont les vignes du Médoc qui ont été touchées - dans les secteurs de Mérignac, Saint-André-de-Cubzac et Saint-Jean-d’Illac.
"Les dégâts sont très variables entre le nord et le sud", constate Mickaël Anneraud, conseiller viticole à la Chambre d'agriculture. "On n'a pas encore fait d'état des lieux exhaustifs sur l'ensemble du vignoble médocain, car il faut attendre la cicatrisation des plaies liées aux impacts de grêle". Selon lui, le secteur le plus touché semble être le sud Médoc, dans l'appelation Margaux, notamment au niveau des communes de Labarde et de Cantenac.
Audio:Difficile de mesurer les dégats dans les vignes, expliqué Matthieu Thomas, propriétaire du vignoble Reverdi, à Listrac (0'36")

Les pompiers ont relevé quelque 4.700 impacts de foudre, et effectué plus de 150 interventions.
Audio:Etat des lieux, avec le colonel Jean-Paul Larrouy-Castera, du Codis de Gironde (0'58")

Les maraîchers installés au nord de l'agglomération bordelaise ont également été particulièrement touchés. "C'est 100% des cultures légumières plein champs (radis, salades, oignons, pommes de terre... ) qui ont été détruites", a affirmé Christian Cessateur, président des producteurs de légumes de la Gironde.

http://www.france-info.com/spip.php?art ... s_theme=13
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Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

Tubas ou tornade possible vers Bordeaux ou Mérignac en Gironde le 11 mai 09


Le topic original n'existe plus, mais voici ce lien sur un topic général sur l'épisode :
http://spiritofstorm-meteo.forumactif.c ... 9.htm#5469


« En tout cas, pour mon cas, le 11 mai j'ai vu a peu prés la même chose a l'O/SO de ma localisation ( Merignac ) sur le front grélinogéne, ca faisait pareil qu'entre 00:30 et 00:40 sur ta vidéo, peut etre que la colonne etait moins basse ! Mais ca ressemblait a un tuba dans la masse de la supercellule de toute facon ... »
(kikoubordo)

******************

« Ps : Pour le 11 mai, je t'avoue également que j'ai vu un appendice bien marqué descendre vers Bordeaux. Hélas je n'ai pas pu prendre de photos, car j'avais décidé de prendre la voiture pour le rejoindre, mais sans succès, je me suis un peu perdu dans la ville !!! C'était vers quelle heure ? Car j'ai une photo avant que l'appendice n'apparaisse, tu pourras peut-être confirmer.. »
(Kev)

*****************
« J'etait malade ce jour, j'ai fait un compte rendu de ma chambre qui ouvre sur l'ouest, surement au debut de la cellule, quand elle s'est formé entre St jean d'illac et le bassin, aprés que j'ai vu les 2 supercellules nord ( les premieres ) se former devant mes yeux, sous 28°, c'est la 3eme supercellule, celle qui a donné de la gréle sur une ligne Merignac - St jean d'illac -> Blaye .

Donc a 17h15, sur son arrivé sur Bordeaux, a mi chemin vers le sol, ca a duré 5 bonne minute, sous l'averse de gréle aussi, ca tourbillonais tout en se reformant sur place, ca me faisait pensé au supercellule americaine !

En tout cas de la gréle de 3/4 cm de diam aprés, mes fraisiers et mon potager dévasté... avant l'autre supercellule qui aura crée un vaste multicellulaire ! J'ai entendu de l'orage de 15h30 a 20 h 30 a peu prés ce jour la, presque sans discontinu »
(kikoubordo)

*********************
« Ok alors, ça doit correspondre à la cellule que j'ai photographiée, j'avais çà vers 17h environ, avec un bon pied de grêle à gauche (hors image): »

(Kev) [photo disponible]

*********************

"Bien le bonjour tout le monde, j'ouvre ce sujet ouvert a toutes les observations a cette vague orageuse qui ma marqué et surtout, non prévue par MF ( temps voilé avec 22° ) avec surtout une hausse de température a prés de 28°, des evénements locaux trés forts ( gréle, microrafale, tuba ... )

Date: 11/05/09
Lieu: Ligne allant du pays basque jusqu'au nord-poitou, avec un summum d'intensité sur le sud 40 , ouest 33 et sur le 16.
Heure: de 15h sur l'ouest gironde et sur le sud dacquois, a la matinée suivante .
Phénomènes observés :
-gréle : 5 cm du coté du mérignacais jusque sur Saint jean d'illac jusquau blayais, puis éparpillé un peu partout sur l'aquitaine
-fort cumuls : plus de 20 mm en 12 mn a mérignac.
- fortes rafales ( plus de 100 km/h )
-sorte de tuba a l'OSO de ma position, durant 5 bonnes minutes, tourbillonant sur la face SE de la supercellule a mi chemin entre sol et nuage Dégâts observés : Serres défoncées a Soyau ( 16 ) gréle partout ( exemple : toutes les cultures hachées menu chez moi, toit du garage éclaté ) fort cumuls branches au sol...
Autres observations : 6 voire 7 supercellule obsérvées, j'en ai écopé de 2 . Splitting storm sur l'ouest bordelais , géle destructrice ."

(Kikoubordo sur le nouveau sujet consacré à cette journée du 11 mai sur Spiritofstorm cf. lien au-dessus)
Modifié en dernier par Nicolas Baluteau le jeu. févr. 25, 2010 09:10, modifié 2 fois.

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

Vidéo prise à Bordeaux (Bruges) le 11 mai :
http://www.youtube.com/watch?v=OfWv_FG3 ... r_embedded

"La température est passée de 27° a ... 19° en seulement 15 mn !" (l'auteur de la vidéo, pseudo kikoubordo)


Voilou. ;) Sinon j'ai aussi le communiqué Kéraunos (PDF) :
http://www.chasseurs-orages.com/dossier ... 5b1%5d.pdf

... et la prévision Kéraunos (toujours en PDF) pour les journées du 10 et du 11 mai :
http://www.chasseurs-orages.com/dossier ... 202009.pdf

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Mickaël Cayla
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Message par Mickaël Cayla »

Il commence à y avoir pas mal de matière là :D

Des nouvelles de Sam et Stormigen ?

Nicolas Baluteau
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Message par Nicolas Baluteau »

Sam je ne l'ai pas contacté, et Stormigen j'ai essayé sur son blog vu qu'il n'a pas la messagerie privée chez IC (je trouve complètement débile cette option de supprimer les mp d'un membre enfin bon passons). Du coup s'il ne visite pas régulièrement son blog, il m'a peut être zappé... ?
Pour ce qui est des photos en tout cas, je peux toujours les utiliser et lui renvoyer une nouvelle demande d'autorisation après coup. Je sais qu'il m'avait déjà autorisé à le faire pour mes chroniques charentaises, donc a priori pas de souci.

Sinon, il y a aussi Oragejuice en nord Gironde je ne sais pas s'il était déjà dans le coin en mai dernier...
Ceci dit c'est vrai, je crois qu'on a déjà pas mal de matière. ;)

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