Chasseurs d'Orages

La météorologie et la climatologie urbaines sont à l’honneur du premier numéro daté de février 2012. Saviez-vous qu’en ville, il fait plus chaud qu’ailleurs ? Cette tendance, déjà marquée, va s’amplifier dans les prochaines décennies, notamment sous l’effet du changement climatique. Comment les collectivités pourront-elle faire face à quelques degrés de plus ? Comment penser la ville de demain ? Pour répondre à ces questions, l’expertise des météorologues, mais aussi celle des climatologues, sociologues et urbanistes, est devenue indispensable.

"les climatiseurs individuels qui rejettent leur chaleur directement dans l’air extérieur et les
tours aéroréfrigérantes qui, elles, réchauffent peu l’atmosphère. Résultat : l’utilisation combinée de ces deux systèmes dans les grands immeubles augmente la température de l’air dans les rues de 0,5°C.
Si par contre d’ici à dix ans on n’installait que des climatiseurs individuels, l’augmentation de température monterait à 2°C.» Et l’on tomberait alors dans un cercle vicieux : l’air chaud extérieur incite
à climatiser, les climatiseurs rejettent la chaleur,
ce qui réchauffe encore plus l’air au dehors."

Dans ce deuxième cahier « De la météo au climat », pleins feux sur l’aéronautique ! Pour définir la trajectoire d’un avion, la météo est déterminante, en vol comme sur les aéroports. Dans le cadre du projet européen SESAR, lancé pour anticiper le doublement du trafic aérien à l’horizon 2020, Météo-France coordonne le volet relatif au développement de services météorologiques à l’aviation.
L’objectif : moderniser la gestion du trafic, afin de continuer à assurer la sécurité des vols tout en limitant leur impact environnemental et leur coût. Grâce à des observations ciblées sur les zones convectives (orages) et à des prévisions très fines sur les aéroports, les trajectoires des avions seront optimisées du départ à l’arrivée. Enfin, la finesse des prévisions par beau temps permettra aux compagnies de choisir la trajectoire la moins gourmande en carburant.

Le troisième cahier « De la météo au climat » vous conduit tout droit dans l’œil du cyclone. Prévoir la trajectoire, mais surtout l’intensité et les impacts (pluies, vents, houle…) des cyclones tropicaux donne du fil à retordre aux chercheurs. Car ces phénomènes dévastateurs évoluent non seulement en fonction de leurs interactions avec l’environnement atmosphérique et océanique, mais aussi de leurs processus internes, encore mal connus. Résultat : des prévisions encore teintées d’incertitude qui s’améliorent au fur et à mesure de l’évolution des outils d’observation et des modèles.

Météo-France apporte sa contribution à l’échelle globale et locale, notamment depuis Toulouse et l’île de La Réunion. Les chercheurs s’appuient sur les données mesurées par les satellites, et pour la modélisation, sur le modèle de prévision du temps Aladin qu’ils ont adapté aux problématiques de la zone tropicale. Quant à savoir si le réchauffement climatique est à l’origine d’une multiplication des cyclones, rien n’est moins sûr…