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Petite question sur la radio
Posté : dim. mai 17, 2009 18:39
par Martial
Hey !
Bien j'ai une question à vous poser les gens ;)
Après plusieurs essais avec une petite radio, je n'arrive toujours pas à entendre vos craquements qui signalent le risque imminent d'un coup de foudre.
J'ai pourtant tout bien réglé, mais je n'entend absolument rien du tout, et ça m'agace :D
Qu'est ce que je devrais entendre pourtant ? J'ai vu cette vidéo tout à l'heure:
http://www.infoclimat.fr/multimedia/vid ... 240&id=553
A 2min20sec, sur la vidéo, ainsi qu'un peu mieux après, on entend clairement un appareil qui émet des craquements.
Dans mon cas, lors de trajets en voiture, la foudre à beau tomber juste à côté, ça ne fait absolument rien du tout :?
Peut être faut il quelque chose de bien spécifique ? Un truc pas récent, un truc assez vieux, pour que ça marche ?
Posté : dim. mai 17, 2009 18:49
par Lucien M
tu es bien reglé sur AM et dans les basse fréquences ?
Posté : dim. mai 17, 2009 18:53
par Martial
Oui oui, tout es impeccable, le seul truc qui ( mais je pense n'a pas trop d'importance ), c'est qu'elle a quand même une antenne. Je n'ai pas de radio sans antenne chez moi, à moins que je trouve un endroit où me procurer cet appareil.
Posté : dim. mai 17, 2009 19:34
par Mickaël Cayla
Dans son cas, il parle d'amorce comme si ça craquait
avant le coup de foudre
Et on a l'impression que c'est le cas d'ailleurs ?!

Posté : dim. mai 17, 2009 19:48
par Martial
Oui, c'est pour ça que ça m'a interpelé cette vidéo la :?
Posté : dim. mai 17, 2009 19:49
par Lucien M
oui, il parait (jamais entendu) que l'on peut entendre les craquements de la foudre, et aussi le "traceur ou l'amorce" qui apparait avant l'aparition de la foudre . après j'en sais pas plus........
Posté : mer. avr. 14, 2010 00:23
par Guillaume Cantrelle
Petit déterrage
Il s'agit d'ionisation de l'air provoqué par l'arc électrique.
tout récepteurs calés en AM aux alentours de 300/500 Khz à la capacité de reproduire le phénomène par un craquement, pour ce qui est de l'amorce le craquement est plus long et plus fort à cause de la proximité immédiate (les traceurs lointains ne sont pas détectés) et par le fait qu'il cherche la rencontre avec l'arc descendant.

ce qui me semble important c'est de bien préciser que la radio est un système de surveillance.
Je m'explique: -la radio permet de connaître l'activité kéraunique (nombre d'éclairs), avec du matériel muni d'indicateur de force de signal ( s-mètre ) on peut déceler un rapprochement de la cellule.
Le craquement se produit au moment de la décharge
Posté : mer. avr. 14, 2010 01:13
par Will Hien
à 3'40, sur la vidéo, on voit bien que c'est au moment où l'éclair se déclenche dans le nuage que l'autoradio craque... c'est quasi-simultané.
Je rejoins donc l'analyse de Guillaume...
Posté : ven. mai 14, 2010 18:36
par DanielV37
Hello,
Je suis étonné de lire qu'il est possible d'entendre les traceurs avant la rupture du diélectrique.
Les temps séparant le début de la séquence des traceurs et la décharge elle-même est tout de même très réduite.
1) Il est admis que le temps séparant la progression des traceurs est de l'ordre de 50uS !
2) Le nombre de traceurs créés afin d'établir le chemin est en moyenne au nombre de 1000 (suivant la longueur ou hauteur des pôles).
Donc, grosso-modo, il se passe 50mS voir 1/2 seconde entre le début de la séquence des traceurs et le claquage... j'ai difficile à imaginer que quelqu'un puisse être prévenu de ça va péter
Source :
http://www.srh.noaa.gov/jetstream/light ... ng_max.htm
Pour Martial,
J’ai rapidement compilé quelques ruches de vidéos réalisées l’année passée.
Tu peux voir la petite radio que j’utilise en général avec l’APN pour déclencher de journée, mais ici je l’utilise comme fond sonore.
A 2m18 il y a une belle capture, avec son ralenti par la suite.
A partir de 2m40 j’ai désactivé le buzer de la radio.
http://www.lightningradar.net/TPM_Conta ... _Radio.wmv
Amicalement
Daniel
Posté : ven. mai 14, 2010 20:30
par Christophe Suarez
DanielV37 a écrit :
1) Il est admis que le temps séparant la progression des traceurs est de l'ordre de 50uS !
2) Le nombre de traceurs créés afin d'établir le chemin est en moyenne au nombre de 1000 (suivant la longueur ou hauteur des pôles).
Très très intéressant. Merci pour ces précisions, Daniel.
Posté : ven. mai 14, 2010 20:55
par Guillaume Cantrelle
Merci du partage Daniel.
Le sujet n'est donc pas aux oubliettes
Guillaume Cantrelle a écrit :Petit déterrage
Il s'agit d'ionisation de l'air provoqué par l'arc électrique.
tout récepteurs calés en AM aux alentours de 300/500 Khz à la capacité de reproduire le phénomène par un craquement,
pour ce qui est de l'amorce le craquement est plus long et plus fort à cause de la proximité immédiate (les traceurs lointains ne sont pas détectés) et par le fait qu'il cherche la rencontre avec l'arc descendant.
-Au vu de la source je fais donc fausse route :? persuadé d'avoir à faire à des traceurs. De ce que j'ai entendu je comparerai cela au 28Mhz en gros une "vague" (dépassant la seconde) d'interférence mais sur 350Khz, donc plus long que le rapport de NOAA...
Guillaume Cantrelle a écrit :

ce qui me semble important c'est de bien préciser que la radio est un système de surveillance.
Je m'explique: -
la radio permet de connaître l'activité kéraunique (nombre d'éclairs),
avec du matériel muni d'indicateur de force de signal ( s-mètre ) on peut déceler
un rapprochement de la cellule.
Le craquement se produit au moment de la décharge
-D'accord avec toi on ne peut être prévenu de l'imminence d'une décharge dans un rayon proche de là ou on se trouve,
ça indique juste l'activité 
radio
Posté : sam. mai 15, 2010 11:07
par Anthony Xavier
Vraiment trés interessant tout ça.
Pour finir on apprend pleins de trés bonnes choses sur ce topic et au passage la radio de Daniel est vraiment extra...
Un model de série existe???
Car si c'est le cas j'en prend un tout de suite.
Bon sinon si quelqu'un peu m'indiquer les frequences sur lesquels on peu entendre ça je suis preneur aussi.
A plus.
Posté : sam. mai 15, 2010 13:35
par Guillaume Cantrelle
Le site de Daniel est une petite merveille, il suit le débat depuis longtemps...
http://users.telenet.be/on4ldz/
Les test sur son radar par triangulation ont été fait depuis 2006 ... il sera plus à même de te donner les renseignements que tu désire selon sa disponibilité.
Mes écoutes se font en général sur 350khz.
Posté : sam. mai 15, 2010 17:49
par DanielV37
Hello,
Je vais dégrossir ce topic, car il y a déjà pas mal d’informations, mais il y a encore quelques confusions.
Tout d’abord, un arc électrique (foudre CG ou arc inter-nuageux CC) perturbe/émet un signal électromagnétique sur un très large spectre en fréquence.
Il est vrai, que plus la fréquence utilisée pour l’écoute est élevée, plus on s’attend à écouter les phénomènes proches de la station de réception.
A ce propos, les systèmes professionnels utilisent la VLF et la VHF conjointement pour dater les évènements (système basé sur la triangulation en utilisant les temps de propagation – TOA).
En général, lorsqu’un orage est très proche d’une station de réception, celle-ci bascule sur des fréquences VHF afin de ne pas être saturée et encombrée par les orages lointains, voir plus proches.
Quelle est la fréquence la plus propice pour l’écoute ?
Pour l’utilisateur lambda, on parle généralement d’une gamme de fréquence tournant aux alentours de 350KHz, car il est facile d’exploiter celle-ci par l’utilisation d’une simple petite radio AM du commerce pour un prix dérisoire.
Si l’on veut parfaire une station d’écoute, il faut savoir que c’est vers 10KHz qu’un phénomène (arc/foudre) délivrera son maximum d’énergie. Dès lors, pour écouter l’activation orageuse mondiale, c’est vers 10KHz qu’il vous faudra vous équiper.
Concernant la petite radio que j’utilise sur la vidéo, celle-ci est calibrée sur 150KHz. Cette fréquence a été choisie car l’électronique embarquée pour réaliser ce récepteur ne permet pas de descendre plus bas en fréquence sans tomber dans une atténuation profonde, d’échapper aux grosses stations radios pouvant masquer les signaux convoités, et d’avoir une radio compacte sans s’encombrer d’une antenne cadre.
Pour répondre à Anthony Xavier, tout se trouve sur l’un de mes sites, mais je n’ai jamais proposé un kit tout fait.
Guillaume, lorsque tu dis "je comparerai cela au 28Mhz en gros une "vague", je pense que la situation ici est en fait due à l’ionisation de l’air lorsque les tensions électrostatiques dépassent un certain quota, plusieurs KV/m, occasionnant un cahot électromagnétique couvrant un très large plan spectrale. Cette perturbation locale est en général un signe annonciateur que tout est prêt pour démarrer la séquence des traceurs et qui aboutira finalement par un bel éclair.
A ce propos, j’avais ajouté ce point dans le dossier de base sur la protection/vigilance émis par l’équipe du forum des chasseurs d’orages par cette surveillance radio.
Effectivement, sur le terrain, à part être sous une grosse cellule orageuse, rien ne peut informer le chasseur que quelque chose d’invisible se prépare tout près de lui lorsque l’environnement ne montre pas de signes inquiétants.
En utilisant une petite radio AM sur le terrain, si celle-ci commence à crépiter fortement et de manière soutenue sur toute la gamme AM, il est temps de déguerpir au plus vite.
A l’occasion, au prochain orage, j’enregistrai une petite vidéo montrant ce phénomène d’ionisation.
Donc, en résumé, si la radio émet des crépitements soutenus lorsqu’un orage est proche, c’est un signe annonciateur que ça va tomber très près.
Bon, maintenant, comment savoir qu’un orage est en approche avec une radio ?
En fait, c’est assez simple.
Un récepteur radio ou détecteur d’orage écoute une certaine fréquence fixe et à volume/gain fixe.
Si cette radio est adjointe à un compteur, ce compteur va s’incrémenter au fil des éclairs détectés. Jusque-là, le détecteur va compter les éclairs se trouvant à Oslo ou Marseille sans broncher. Il faut savoir qu’un orage est accompagné de petits éclairs intra-nuageux, qui eux sont généralement très nombreux mais beaucoup moins énergiques. Dès lors, lorsqu’un orage s’approche de la radio, celle-ci va commencer tout doucement à détecter ces intra nuageux et donc augmenter considérablement le compteur.
Si on mémorise par exemple toutes les minutes le nombre d’éclairs, on va vite s’apercevoir que lors de l’approche d’une cellule active, que ce nombre va très vite augmenter de minute en minute et ainsi, si cette accélération/détection est très importante, permettre d’activer des alarmes.
Ce principe est utilisé pour le détecteur portable ThunderBolt.
J’ai incorporé cette même approche dans le soft de l’histogramme dialoguant avec le projet LR. L’algorithme de détection de ces accélérations me permet d’être au courant de toute approche d’un orage distant de 100 à 150Km, ce qui me laisse le temps de me préparer pour le rejoindre ou du moins d’être déjà averti d’un grain.
Amicalement
Daniel
Posté : dim. mai 16, 2010 11:38
par Guillaume Cantrelle
Daniel,
Je me refais un détecteur j'avais presque fini, et grâce à toi je vais reculer pour mieux sauter :
DanielV37 a écrit :
A ce propos, les systèmes professionnels utilisent la VLF et la VHF conjointement....
...plusieurs KV/m, occasionnant un cahos électromagnétique
... Pour le chaos électromagnétique ok l'étage réception est saturé/perturbé.
DanielV37 a écrit :c’est vers 10KHz qu’il vous faudra vous équiper.
Peut être utiliser mon convertisseur WB9KZY
DanielV37 a écrit :Si cette radio est adjointe à un compteur, ce compteur va s’incrémenter au fil des éclairs détectés. Jusque-là, le détecteur va compter les éclairs
Avec un seul MOS pour le comptage... c'est moins cher et plus facilement réalisable
http://www.sonelec-musique.com/electron ... r_004.html
Encore merci pour les précisions

et je pense que l'ombre qui plane sur l'écoute des éclairs par radio se dissipe progressivement :D
Merci de partager tes connaissances.