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Orages du 28 Juillet 2013 - Isère (38)

Posté : mar. juil. 30, 2013 13:52
par Martial
Je viens apporter mon lot de photos sur l'épisode orageux de ce Dimanche 28 Juillet dans l'Isère. La plupart ressemblent à d'autres photos déjà postées ailleurs puisque nous étions en groupe.

Dimanche 28 Juillet 2013, 08h30.

Le réveil sonne après une nuit beaucoup trop courte ( casse-tête à essayer de chercher des points de vue dans un département qui m'est totalement inconnu ). Dernier petit contrôle des prévisions, le temps de rassembler mes affaires et puis c'est parti.
Sur cette chasse, dans ma prévision personnelle, je mettais en avant le risque vent d'une part, puis le risque grêle d'autre part. Au téléphone avec David Drevet la veille, je disait même qu'il était très vivement conseillé de prévoir des "points de sauvegarde" autour de nos spots, comme des stations-service ou encore des stations de lavage avec un toit, pour qu'en cas de grêle imminente et de gros diamètre nous puissions mettre les voitures en sécurité.
Je devais même prendre de gros cartons pour au moins protéger le pare-brise si jamais on ne trouvais pas d'abri.

10h00,

Après s'être retrouvé avec Romain et David en cours de trajet, et après avoir discuté sur la situation qui s'annonce, direction un spot avec vue sur la ville de Lyon. Une ligne d'orages s'était déjà mise en place sur la Haute-Loire ainsi que la Loire. Devant nous, la ligne qui pointe petit à petit le bout de son nez, avec des bases nuageuses déjà extrêmement basses, plongeant même les montagnes dans le brouillard. Il faut dire que les conditions étaient assez peu ordinaires, environ 24 à 25°C pour 80 à 90% d'humidité. Notre flux en altitude est axé Sud-Ouest ( enfin le retour d'un flux potable... ), et en basses couches des nuages bas avancent en sens inverse en toute hâte. Des départs d'arcus vont très régulièrement s'amorcer. La vitesse à laquelle se forme les structures nuageuses et l'altitude à laquelle les bases se situent confirment le potentiel venteux des orages.

13h00,

Un premier abaissement nuageux attire notre attention, au loin il se confond avec la faible luminosité.

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Cet abaissement nuageux, qui nous rappelle étrangement à quoi ressemble un nuage-mur, va se déplacer et évoluer devant nous. Sa structure change très rapidement, avec un peu de recul je m'en veux de ne pas avoir tourné en mode vidéo...

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13h30,

La structure continue d'évoluer et devient de plus en plus impressionnante, je décide de sortir le 200mm pour la cerner un peu mieux.

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Il finira par devenir carrément suspect en se rapprochant toujours plus du sol !

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Au final, cette structure finira par s'étaler et faire corps avec la montagne en prenant une couleur bien blanche.

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13h45,

La ligne continue d'avancer, et les premiers rideaux franchissent le relief. Il va bientôt falloir plier bagages pour partir sur notre vrai cible: La Tour Du Pin, en Isère.

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Juste avant de partir, une nouvelle tentative de formation d'arcus s'opère devant nous, le temps d'une dernière petite photo et on quitte les lieux sous la pluie.

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16h00,

Arrivé sur notre nouveau spot près de La Tour Du Pin après avoir galéré à trouver le point de vue. Malgré les kilomètres que l'on a fait plus à l'Est, la ligne est toujours juste devant nous. On entend le bruit de plusieurs impacts, alors le temps de déplier le matériel et on tombe juste devant un monstre potentiellement supercellulaire, avec un rideau de grêle redoutable.

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Une bande de nuages bas se constitue juste à l'avant de l'orage, et plusieurs bombes anti-grêle sont tirées depuis les champs en ligne de mire de la cellule grêligène. Malgré les tentatives, l'intensité ne faiblit pas, et la grêle finira par s'abattre là-bas.

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16h15,

Une nouvelle structure nuageuse à très basse altitude se constitue juste devant nous et nous arrive dessus. La situation est délicate, difficile de faire la distinction entre ce qui semble être une cellule orageuse ou non, les nuages bas masquent la convection au dessus.

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Le plafond nuageux s'abaisse de plus et plus et de façon généralisée. La tête des montagnes juste en face ( pourtant pas très hautes ) se fait littéralement engloutir à l'intérieur de l'orage. Entre chaque montagne, dans les parties restant en dessous des bases nuageuses, on voit à nouveau un rideau de grêle assez impressionnant.

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La ligne se rapproche dangereusement de notre position. Le vent se lève, les premières grosses gouttes arrivent. Le rideau de grêle donne l'impression d'avancer de plus en plus vite dans notre direction. Une dernière photo, avant de plier le matériel presque trop tard.

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En arrivant à la voiture, les premiers glaçons nous fouettent les jambes. Ils se font de plus en plus nombreux, ça rebondit partout dans le pré. Le diamètre commence à devenir assez important ( proche de 3cm au plus gros ), et c'est à ce moment là que je me rend compte que j'ai oublié de prendre les cartons chez moi, et que nous n'avons pas pu faire de repérage d'abris. Heureusement, la grêle ne durera pas longtemps et la pluie revient progressivement. Il s'en est quand même fallu de peu cette fois-ci.

19h00,

Nouveau spot, on décide de partir un peu plus au sud à La Côte Saint André, cette fois-ci pour attendre l'ultime passage de la ligne en nocturne. Sur place, toujours la même ambiance, des cellules orageuses avec des bandes de nuages bas greffées à l'avant de celles-ci.

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Quand la ligne arrive, les précipitations sont déjà bien trop avancées. C'est à l'abri de l'entrée d'une chapelle que les photos seront réalisables. Plusieurs impacts tombent, la plupart derrière des bandes de nuages bas, jusqu'à ce qu'un impact tombe un peu plus près, en produisant même un powerflash.

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Puis plus le temps va passer, plus les conditions de shoot vont devenir mauvaises. Le plafond nuageux continue de s'abaisser, les impacts sont totalement masqués par un arcus dans la plaine. Le brouillard envahit notre position, les précipitations deviennent trop fortes, impossible de continuer.

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Après être redescendu de notre point haut, la pluie ne s'arrêtera pas. La partie la plus intense de la ligne est bien trop au sud, alors on décidera de rentrer en se faisant régulièrement surprendre en cours de route par de puissants impacts proches.


C'est une chasse excellente, mais encore une fois, ce sont les photos des structures qui sont plus nombreuses. La chasse à la foudre, elle, n'est toujours pas arrivée...

Posté : mar. juil. 30, 2013 14:22
par Matthieu Vessiere
C'et vrai que vous avez eu quelque chose de totalement différent de nous.

En vous plaçant au nord vous avez eu droit aux arcus etc... mais sans jamais pouvoir accéder à la foudre de manière convenable, nous c'etait plutot le contraire, même si c'etait pas facile non plus.

C'était vraiment une question de choix, par contre vous auriez pu chasser jusqu'au matin sans problème si vous étiez partis plein sud sud-est.

A coté de ça tes photos sont superbes, surtout celles des structures/arcus.

Posté : jeu. août 01, 2013 13:55
par Karine Desbordes
De très belles ambiances, et puis les structures de jours c'est génial!
Un + aussi parce que je découvre les bombes anti-grêle...
Merci! :)

Posté : jeu. août 01, 2013 21:28
par Romain Viviani
Salut Martial, très belles photos, la 13 est impressionnante !!!
DE BONS SOUVENIRS ...

Posté : ven. août 02, 2013 08:20
par David DREVET
De bons souvenirs en effet :)
Pas de surprise concernant les photos (à part le Power flash mieux cadré!), on a tous pris quasiment les mêmes!
Merci pour ton récit plus technique, cela me permet d'apprendre plus vite ces événements du fait de les avoir vécus.

A très bientôt Martial
:wink: