Vendredi soir, en quête d’ambiances sur le Léman, j’échange quelques mots au téléphone avec un ami. Je ne sens pas vraiment le potentiel de la situ en Ligurie. Erreur ! C’est l’histoire d’une chasse à l’orage qui commence par un raté.
Ce samedi matin, Les radars sont formels : des orages naissent en mer, au large de Gênes. Un ou deux modèles avaient donc raison, contre tous. Petit tour sur Twitter, et là… j’enrage. Les premières photos d’une belle trombe marine, devant la ville, commencent à circuler. Furieux, je mets quelques minutes à retrouver mon calme, puis je me rappelle du premier commandement du chasseur d’orages : la ténacité. Ce que je n’ai pas eu ce matin, j’irais le chercher cette nuit et demain. C’est décidé, je prends la route en fin de matinée.
Comme souvent, en direction de Gênes, le trajet se fait sous la pluie et le froid, en France. Puis je traverse une zone d’orages dans le Piémont. Ces cellules sont électriques, mais je ne dévie pas ma route.
A Gênes, il fait doux. La température ne laisse pas présager la soirée orageuse qui va suivre. Le temps est suspendu et je prospecte un peu. Au loin, le ciel se charge. A l'heure bleue, une ligne se forme, sur la partie occidentale de la Ligurie. Cela commence par de magnifiques rideaux de pluie, en mer et sur terre. Puis la ligne orageuse devient consistante. De premiers coups de foudre sont visibles. En montagne d'abord, puis en mer, pour le bonheur de mes yeux :


La même avec une focale différente (ce n'est pas un crop !)
L'ambiance diurne fait place aux lumières artificielles , les coups de foudre font écho aux lampadaires de la côte. La ligne devient bien électrique.



La cellule lâche quelques magnifiques impacts ramifiés. Ici, pour le mettre en valeur, il est recadré.
L'orage se rapproche, j'installe le très grand angle. La structure nuageuse est de toute beauté. J'espère un coup de foudre proche, qui ne vient pas, avant de me faire engloutir par la cellule.


Cette ligne se prolonge sur les terres, mais elle ne se déplacera pas plus à l'est.
Il est temps de reprendre la route. Environ 50 kms plus à l'est une nouvelle ligne d'orages se forme. Elle prend naissance en mer, puis explose sur les reliefs. L'effet rétrograde est évident, la ligne perdure un peu.

En fin de nuit, je suis au confins de la Ligurie, à la frontière de la Toscane. Je prolongerais bien mon séjour dans cet endroit de rêve, mais la suite se déroule vers Gênes, je reprends la route.

Dimanche, 11h dans la baie de Gênes, une nouvelle trombe, moins impressionnante que celle du jour précédent, se forme. Le spectacle n'en est pas moins magique.
Au fil du temps, Gênes est devenue ma destination favorite. Petit clin d'oeil à Dean, qui m'a fait connaitre la région, il y a quelques années maintenant.
Chris